Astuce #3 Utiliser l’humour au second degré pour se faire comprendre des enfants? Une fausse bonne idée ?
Un éducateur sportif qui souhaitait progresser sur ses instructions/injonctions “verbales” autoritaires, puise un jour dans d’autres ressources comme l’humour pour changer son verbatim trop axé “reproche”. L’intention était louable, la volonté était forte de faire évoluer sa communication. Ses premiers essais peu concluants lui ont appris que même l’humour doit être calibré, pesé selon le public à qui il est destiné et que si cette règle n’est pas respectée le coach peut obtenir parfois tout e contraire de ce qu’il souhaitait et se sentir rapidement à court de leviers pour récupérer la situation .
VOYONS CE CAS D’ECOLE : le coach cria à distance à l’un de ses joueurs, en conservant son non verbal (son visage sévère) : “si tu rates la reprise de tête, je te courre derrière… “
Résultats observés
- Le joueur n’a rien tenté sur le terrain, pas même la reprise de tête. Tout d’abord le poids du non verbal (Le visage sévère) de son éducateur vient indiquer que c’est du sérieux , son éducateur semble insatisfait , en colère…
- Le joueur dans l’incapacité de s’imaginer ici que c’est de l’humour car il est habitué aux reproches. Il prend ce propose très au sérieux, au sens premiers des termes et il se fige sur place pour comprendre , il a peut-être même peur à ce moment car cela ressemble à une menace de son point de vue et historique des échanges (si je rate je me fais courser..)
- Côté entraîneur : il se retrouve déconcerté, dans l’incompréhension lui même de ce qu’il observe chez son joueur. Alors frustré et dans des émotions désagréables, il focalise sur le résultat et au moment où je reprends la main, il ne réalise pas que son joueur est sorti de sa concentration, désorienté, figé et limite inquiet, qui interprète “je te courre derrière” plus comme une menace que de l’humour.
Conclusion
Dans certains cas, en l’occurence avec des enfants de moins de 13 ans, l’usage de l’humour au 2ème degré peut apparaître contre productif pour l’entraineur qui détériore sans le vouloir, la qualité de la relation avec son joueur, même si son intention est bonne au départ. Cela peut créer chez l’adulte de grands questionnements sans réponses, une frustration durable, et de la colère contre lui et sur le terrain. L’enfant préfèrera éviter l’adulte, il n’osera plus forcément aller discuter avec l’adulte qui lui fait un peu peur.
👉LE MOT DU COACH
Si l’usage de l’humour est conseillé sur le terrain et source de motivation, il est important de choisir ses mots et le moment opportun. Pour les moins de 13 ans, restez simples et utilisez des références à une situation passée rigolote avant d’aller sur le terrain, en sortie de jeu ou dans les vestiaires. Il est toujours plus facile de faire référence à des anecdotes vécue avec le joueur, auxquelles il s’identifiera facilement, et le tour sera joué !
👉Chaque enfant devient mâture à son rythme et développe sa capacité à jouer avec les mots et les concepts en fonction de sa propre histoire et de sa personnalité, de son niveau de confiance en lui et de ses capacités cognitives.
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